
L'Expo se divise en 4 Grandes parties:
Histoires
Dans l'ancienne hiérarchie des genres picturaux, l'histoire et avec elle l'allégorie tiennent la première place. Parce qu'elles font la part belle à l'imagination, elles constituent le genre de prédilection non seulement du public, mais des artistes eux-mêmes. Mais s'ils reprennent ainsi un genre traditionnel, les Sécessionnistes le détournent dans un esprit résolument "ornemental". Ce passage de la représentation au décor, du tableau de chevalet à de grands panneaux monumentaux, ressortit au mouvement général qui, à la fin du XIXe siècle, voit partout en Europe un renouveau des arts décoratifs. Cet essor remarquable entraîne une évolution du vocabulaire formel couramment utilisé dans la peinture. La perspective notamment, qui ordonnait jusque là les compositions pour donner l'illusion d'une troisième dimension, est abandonnée. Les artistes de la Sécession, Klimt le premier, reviennent à la surface réelle du tableau ou du mur, à leurs seules deux dimensions.
Paysages
Parce qu'elle est exempte de toute tentation narrative ou psychologique, la peinture de paysage est un genre propice aux recherches formelles, et il n'est pas étonnant que les quatre maîtres viennois s'y soient adonnés, et d'autant plus librement que les tableaux de paysage ne sont qu'exceptionnellement des œuvres de commande. C'est dans ce genre qu'apparaît le plus clairement le passage d'un espace traditionnel à trois dimensions, construit selon les règles de la perspective, à un espace à deux dimensions.
Figures
Comme la peinture d'histoire et celle de paysage, le portrait est un genre traditionnel que les quatre maîtres viennois ont pratiqué, mis au service de leurs recherches et souvent renouvelé. Pour eux il ne s'agit pas de décrire exactement l'aspect d'une personne ni d'en suggérer habilement la psychologie, mais d'exprimer avec force l'émotion que cette personne suscite en eux (et cette voie conduit à l'expressionnisme) ou bien d'intégrer la figure dans un ensemble plastique cohérent, d'en faire un élément plastique de cet ensemble (et cette voie a un caractère éminemment décoratif). On peu noter qu'au contraire de Klimt qui écrivait: "je suis convaincu que moi, en tant que personne, ne présente aucun intérêt particulier", les trois autres peintres ont produit de nombreux autoportraits.
Dans l'ancienne hiérarchie des genres picturaux, l'histoire et avec elle l'allégorie tiennent la première place. Parce qu'elles font la part belle à l'imagination, elles constituent le genre de prédilection non seulement du public, mais des artistes eux-mêmes. Mais s'ils reprennent ainsi un genre traditionnel, les Sécessionnistes le détournent dans un esprit résolument "ornemental". Ce passage de la représentation au décor, du tableau de chevalet à de grands panneaux monumentaux, ressortit au mouvement général qui, à la fin du XIXe siècle, voit partout en Europe un renouveau des arts décoratifs. Cet essor remarquable entraîne une évolution du vocabulaire formel couramment utilisé dans la peinture. La perspective notamment, qui ordonnait jusque là les compositions pour donner l'illusion d'une troisième dimension, est abandonnée. Les artistes de la Sécession, Klimt le premier, reviennent à la surface réelle du tableau ou du mur, à leurs seules deux dimensions.
Paysages
Parce qu'elle est exempte de toute tentation narrative ou psychologique, la peinture de paysage est un genre propice aux recherches formelles, et il n'est pas étonnant que les quatre maîtres viennois s'y soient adonnés, et d'autant plus librement que les tableaux de paysage ne sont qu'exceptionnellement des œuvres de commande. C'est dans ce genre qu'apparaît le plus clairement le passage d'un espace traditionnel à trois dimensions, construit selon les règles de la perspective, à un espace à deux dimensions.
Figures
Comme la peinture d'histoire et celle de paysage, le portrait est un genre traditionnel que les quatre maîtres viennois ont pratiqué, mis au service de leurs recherches et souvent renouvelé. Pour eux il ne s'agit pas de décrire exactement l'aspect d'une personne ni d'en suggérer habilement la psychologie, mais d'exprimer avec force l'émotion que cette personne suscite en eux (et cette voie conduit à l'expressionnisme) ou bien d'intégrer la figure dans un ensemble plastique cohérent, d'en faire un élément plastique de cet ensemble (et cette voie a un caractère éminemment décoratif). On peu noter qu'au contraire de Klimt qui écrivait: "je suis convaincu que moi, en tant que personne, ne présente aucun intérêt particulier", les trois autres peintres ont produit de nombreux autoportraits.
Dessins
Les quatre grands peintres travaillant à Vienne autour de 1900 ont beaucoup pratiqué le dessin (Koloman Moser un peu moins que les autres), qu'il s'agisse de dessins "autonomes" ayant la valeur d'œuvres à part entière, ou de dessins préparatoires pour des tableaux ou des panneaux décoratifs.
Les dessins de Klimt représentent presque exclusivement des figures sur fond blanc (ses dessins tardifs de paysages ont pour la plupart disparu) et sont presque exclusivement composés de traits de contour qui visent à donner aux corps représentés une forme plastique cohérente ; et, secondairement, à suggérer un motif décoratif, sur une robe ou une couverture, par exemple.
A partir de 1910, Klimt multiplie les dessins érotiques en conservant à ses figures, en dépit de poses volontiers scabreuses, une véritable élégance, qui accroît l'effet recherché. Cette veine est reprise par Schiele, mais celui-ci, dans ses dessins rehaussés d'aquarelle ou de gouache, désarticule ou tronque les corps, leur fait former des angles cruels, ignore superbement les proportions. En ce sens, on peut dire que ces dessins érotiques - comme ses autoportraits dessinés, d'ailleurs - ont contribué à l'évolution de l'œuvre de Schiele vers l'expressionnisme.
Si Kokoschka produit de nombreux dessins où dominent les traits de contour, et qui font immédiatement penser à Klimt, dans d'autres, à la plume et à l'encre, il utilise beaucoup les hachures. Aussi bien s'éloigne-t-il de l'esthétique raffinée de Klimt pour donner des scènes ou des êtres qu'il représente une vision sommaire, parfois même brutale, qui n'exclut pas la laideur. A plusieurs époques de sa vie, Kokoschka a également dessiné des paysages.
Plus rares, les dessins de Koloman Moser (ce sont surtout des études ou des esquisses pour des peintures) s'attachent aussi à saisir synthétiquement les figures sur un fond neutre, par des traits continus qui les cernent.
Autour de Vienne au Grand Palais à Paris |
Vienne autour de 1900 Vienne, capitale de l’empire austro-hongrois Au tournant des XIXe et XXe siècles, Vienne est une capitale d’une débordante activité culturelle. Entre 1880 et 1910, sa population passe de un à plus de deux millions d’habitants. Dans la ville où affluent les ressortissants de l’empire, on parle l’allemand, le tchèque, le roumain, mais aussi l’italien, le slovaque, le slovène, le polonais… Plus de 50 journaux différents y paraissent chaque jour. Enserrée dans ses remparts, la vieille ville étouffe et ne permet pas d’absorber un tel accroissement de la population : en 1863, on annexe à la cité ses anciens faubourgs et l’on détruit ses remparts pour construire un large boulevard circulaire, le Ring. On y concentre les grands édifices publics - l’hôtel de ville, le parlement, l’université, l’opéra, le théâtre, les musées - mais aussi les somptueuses demeures de la noblesse et de la bourgeoisie locales. Si le décor urbain de la ville connaît ainsi la plus grande transformation de son histoire, son architecture reste profondément ancrée dans la tradition classique avec des motifs empruntés à l’antiquité grecque, à l’époque gothique et à celle de la Renaissance. Un bâtiment du Ring annonce cependant l’avènement d’un style nouveau : le palais de la Sécession, construite par Josef Maria Olbrich en 1897-1898 grâce à un don de l’industriel Karl Wittgenstein, le père du philosophe.
La Sécession viennoise En 1897 naît à Vienne une association d’artistes qui prend le nom de Sécession déjà utilisé à Munich cinq ans plus tôt ; en Allemagne comme en Autriche il s’agit pour les Sécessionnistes de se libérer du carcan de l’enseignement académique et de proposer librement de nouvelles formes artistiques. A Vienne, les fondateurs du mouvement sont deux architectes : l’auteur du palais de la Sécession précisément, Josef Maria Olbrich, et Josef Hoffmann, qui contribuera à la décoration du hall du bâtiment et sera, avec Koloman Moser, l’un des créateurs de l’Atelier viennois (Wiener Werkstätte). Gustav Klimt est nommé président de l’association l’année suivante, en 1898. Dans le palais de la Sécession, celle-ci organise un grand nombre d’expositions consacrées à l’art moderne européen : y sont notamment présentées des peintures de Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Giovanni Segantini, Ferdinand Hodler et Puvis de Chavannes, des sculptures de Max Klinger, Auguste Rodin et George Minne. La scénographie des expositions y fait l’objet d’un soin particulier, grâce à l’un des artistes les plus en vue à Vienne autour de 1900 : Koloman Moser. Par sa formation à l’Ecole des Arts appliqués de Vienne, où il rencontre Klimt, par la diversité de ses centres d’intérêt - le design, la mode, le décor de théâtre, le dessin, la peinture -, Moser incarne parfaitement l’une des idées-forces de la Sécession, celle de l’œuvre d’art totale à laquelle concourraient tous les arts. Pourtant, les Sécessionnistes n’ont pas dans leurs visées la volonté d’accomplir une quelconque révolution picturale, ils ne veulent aucunement rompre avec le passé comme le fera le mouvement Dada quelques années plus tard. Aussi bien retrouve-t-on dans leur production les genres traditionnels de la peinture : l’histoire, le paysage, le portrait. Extrait du Petit Journal des grandes expositions, par Hélène Prigent. |
Les quatre peintres
Gustav Klimt
1862-1918
Né à Vienne où il suit les cours de l'Ecole des Arts appliqués, Klimt collabore bientôt à la décoration de plusieurs bâtiments prestigieux comme le théâtre de Karlsbad, le Burgtheater de Vienne, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, pour lequel il réalise un cycle de fresques et, en 1893, à Vienne encore, la salle des fêtes de l'université dont il conçoit le décor. Cette dernière réalisation est accompagnée de vifs débats: on reproche à l'artiste le symbolisme de son œuvre et il est interpellé à la Chambre pour justifier ses choix esthétiques. Quatre ans plus tard, il participe à la fondation de la Sécession. Il réalise un grand nombre d'affiches d'expositions et d'illustrations pour la revue du groupe, Ver Sacrum. Klimt connaît la gloire de son vivant, et même une gloire internationale, qui lui vaut la reconnaissance à Paris, à Dresde, à Berlin, en Italie ; en 1917, il est nommé membre honoraire des Académies des Beaux-Arts de Vienne et de Munich.
1862-1918
Né à Vienne où il suit les cours de l'Ecole des Arts appliqués, Klimt collabore bientôt à la décoration de plusieurs bâtiments prestigieux comme le théâtre de Karlsbad, le Burgtheater de Vienne, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, pour lequel il réalise un cycle de fresques et, en 1893, à Vienne encore, la salle des fêtes de l'université dont il conçoit le décor. Cette dernière réalisation est accompagnée de vifs débats: on reproche à l'artiste le symbolisme de son œuvre et il est interpellé à la Chambre pour justifier ses choix esthétiques. Quatre ans plus tard, il participe à la fondation de la Sécession. Il réalise un grand nombre d'affiches d'expositions et d'illustrations pour la revue du groupe, Ver Sacrum. Klimt connaît la gloire de son vivant, et même une gloire internationale, qui lui vaut la reconnaissance à Paris, à Dresde, à Berlin, en Italie ; en 1917, il est nommé membre honoraire des Académies des Beaux-Arts de Vienne et de Munich.
Egon Schiele
1890-1918
Schiele fait ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne et est très vite remarqué par Klimt, de 28 ans son aîné, dont il fait un temps figure de disciple. D'abord tourné vers la peinture de paysage et de portrait, Schiele s'intéresse à l'allégorie à partir de 1910. Mais contrairement à Klimt, il ne s'intéresse pas aux sujets mythologiques ou religieux. L'amour et la mort sont représentés directement, brutalement même, avec une très grande force expressive. De même, alors que l'espace est saturé chez Klimt, il se vide chez Schiele, jusqu'à n'être plus qu'une surface neutre, souvent blanche. Abandonnant rapidement les lignes fluides de la Sécession pour un trait coupant, Schiele s'oriente vers l'expressionnisme. La Sécession organise une rétrospective de son œuvre à la veille de sa mort, en 1918. Cette année-là, le peintre meurt prématurément de la grande épidémie de grippe espagnole qui frappe alors toute l'Europe.
1890-1918
Schiele fait ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne et est très vite remarqué par Klimt, de 28 ans son aîné, dont il fait un temps figure de disciple. D'abord tourné vers la peinture de paysage et de portrait, Schiele s'intéresse à l'allégorie à partir de 1910. Mais contrairement à Klimt, il ne s'intéresse pas aux sujets mythologiques ou religieux. L'amour et la mort sont représentés directement, brutalement même, avec une très grande force expressive. De même, alors que l'espace est saturé chez Klimt, il se vide chez Schiele, jusqu'à n'être plus qu'une surface neutre, souvent blanche. Abandonnant rapidement les lignes fluides de la Sécession pour un trait coupant, Schiele s'oriente vers l'expressionnisme. La Sécession organise une rétrospective de son œuvre à la veille de sa mort, en 1918. Cette année-là, le peintre meurt prématurément de la grande épidémie de grippe espagnole qui frappe alors toute l'Europe.
Koloman Moser
1868-1918
Moser étudie d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne avant de rejoindre l’Ecole des Arts appliqués où il rencontre Klimt. Créateur de modèles pour des meubles, des tissus, des vitraux et des affiches, il délaisse peu à peu les arts décoratifs au profit de la peinture. A partir de 1913, ses œuvres témoignent d’un intérêt croissant pour l’allégorie. Fortement influencé par l’art du peintre suisse Ferdinand Hodler (1853-1918), il privilégie la répétition des formes, les compositions géométriques et la représentation frontale des figures, en mettant l’accent sur l’exaltation de la couleur.
1868-1918
Moser étudie d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne avant de rejoindre l’Ecole des Arts appliqués où il rencontre Klimt. Créateur de modèles pour des meubles, des tissus, des vitraux et des affiches, il délaisse peu à peu les arts décoratifs au profit de la peinture. A partir de 1913, ses œuvres témoignent d’un intérêt croissant pour l’allégorie. Fortement influencé par l’art du peintre suisse Ferdinand Hodler (1853-1918), il privilégie la répétition des formes, les compositions géométriques et la représentation frontale des figures, en mettant l’accent sur l’exaltation de la couleur.
Oskar Kokoschka
1886-1980
Comme Gustav Klimt, Oskar Kokoschka se forme à l’Ecole des Arts décoratifs de Vienne et c’est au maître déjà reconnu de la Sécession qu’il dédicace ses premières lithogravures. Mais dès 1910, Kokoschka substitue au style linéaire et décoratif de la Sécession viennoise des compositions à l’expressionnisme exacerbé, servi par des empâtements et des coups de pinceau très visibles, et par de violents contrastes de couleurs. Extraits du Petit Journal des grandes expositions, par Hélène Prigent.
1886-1980
Comme Gustav Klimt, Oskar Kokoschka se forme à l’Ecole des Arts décoratifs de Vienne et c’est au maître déjà reconnu de la Sécession qu’il dédicace ses premières lithogravures. Mais dès 1910, Kokoschka substitue au style linéaire et décoratif de la Sécession viennoise des compositions à l’expressionnisme exacerbé, servi par des empâtements et des coups de pinceau très visibles, et par de violents contrastes de couleurs. Extraits du Petit Journal des grandes expositions, par Hélène Prigent.
Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka
Vienne 1900 5 octobre 2005 - 23 janvier 2006
Vienne 1900 5 octobre 2005 - 23 janvier 2006