mercredi, février 01, 2006

Le Secret de Brokeback Mountain

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Synopsis : Eté 1963, Wyoming. Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Isolés au milieu d'une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu'inattendue. A la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer. Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen. Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l'amour né à Brokeback Mountain. Anecdotes : Heath Ledger confiant Heath Ledger a signé pour le rôle d'Ennis Del Mar sans avoir ni rencontré, ni parlé avec le réalisateur Ang Lee : "J'étais très confiant de ce que deviendrait cette histoire entre les mains d'Ang Lee , explique-t-il. J'avais adoré le scénario parce qu'il était mûr et fort. Je n'avais encore jamais joué dans une histoire d'amour digne de ce nom. " Intimité Jake Gyllenhaal revient sur son rôle et sur son travail avec Heath Ledger : " Heath et moi, nous nous faisions suffisamment confiance pour prendre des risques. Ca a été merveilleux de créer une intimité avec lui. Il m'a aidé à me sentir à l'aise. Il me donnait envie d'être présent et c'est la meilleur chose que vous puissiez demander à la personne avec laquelle vous jouez." Heath Ledger évoque, quant à lui, ses appréhensions : "J'avais peur d'y aller, mais c'était une raison supplémentaire de faire le film." Tournage en plein air Le tournage du Secret de Brokeback Mountain s'est dérouilé de mai à août 2004, dans la région des Canadian Rockies, Cowkey, Fort MacLeod et Calgary. La loi du silence "Les cow-boys sont tellement timides, explique Ang Lee. ils ne savent pas quoi faire de leurs mains. Ils parlent peu. Dans la première scène, quand Ennis et Jack se rencontrent, il n'y a aucun dialogue. Larry m'avait écrit à propos de la culture ‘non verbale' de l'Ouest. J'avais fait un film sur une culture du verbe avec Raison et sentiments. D'une certaine façon, celui-ci était plus difficile parce que s'ils n'expriment pas leurs sentiments et qu'ils communiquent de façon uniforme, alors un bon moyen de faire passer leurs sentiments est d'utiliser les éléments du Western : le paysage, le ciel, les animaux. "


Une chevauchée fantastique à ne surtout pas manquer !

Tout auréolé d'un Lion d'Or au dernier festival de Venise, ce sublime Secret de Brokeback Mountain marque le grand retour en haut de l'affiche du cinéaste américain d'origine tawainaise Ang Lee, cinq ans après avoir enchanté un large public avec Tigre Et Dragon, sans oublier entre temps les plus « petits » Chevauchee Avec Le Diable et Hulk.
Brokeback Mountain est une merveilleuse histoire d'amour, dont la base du scénario est très simple (adaptée de la nouvelle du même titre d'Annie Proulx) : une love story interdite mais passionnée entre deux cow-boy dans l'Amérique des années 60-70… L'occasion pour Ang Lee de nous offrir sans doute la plus belle des histoires d'amour filmée à ce jour au cinéma.
C'est avec une très grande sobriété que Le Secret de Brokeback Mountain nous entraîne dans les grands espaces du Wyoming en 1963, où Jack et Ennis, deux jeunes cow-boy, partent plusieurs semaines garder un troupeau de moutons isolés dans la montagne… Une rencontre qui changera à jamais leur vie ; pour un film qui devrait changer à jamais notre regard sur les histoires d'amour au cinéma ! Des grands espaces certes, mais l'on se sent également confiné dans la passion de Jack et Ennis, totalement séduits voir envoûtés. Cette implication du spectateur dans les sentiments des personnages est accentuée par la musique de Gustovo Santaolalla (Carnets De Voyage, 21 Grammes), qui colle parfaitement à l'histoire et aux émotions qu'elle dégage.
Un voyage initiatique et sentimental, que le spectateur entame donc de bout en bout aux côtés des deux héros. Il participe ainsi à la montée du désir chez Jack et Ennis, soutenue par une opposition franche entre les moments passés ensemble dans la montagne et les passages de vie quotidienne en famille. Nous suivrons ainsi, sur près de vingt ans, l'évolution psychologique des personnages, dans une société américaine qui elle reste figée dans ses idées. Pour autant, le film ne se veut pas du tout polémique ni de propagande. Sans tomber non plus dans le mélo larmoyant, il ne prétend qu'à nous faire vibrer avec une belle et vraie histoire d'amour.

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De passage à Paris, Ang Lee, réalisateur taïwanais installé aux Etats-Unis, qui, entre autres, est l’auteur de «Raison et Sentiment», «The Ice Storm» et «Tigre et Dragon», nous explique pourquoi, selon lui, l’amour qui unit deux hommes est plus pur que celui qui lie deux personnes de sexe opposé.

Gay, un genre au cinéma ? Peut-on considérer que Brokeback Mountain est un film gay, suivant le point de vue de son réalisateur? L’enjeu est de savoir si le genre existe, et comment on le définit. «Un film gay est un film dont l’homosexualité est le sujet ou l’un des thèmes centraux, ou alors un film qui reprend les codes esthétiques ou culturels gays», explique Serge Kaganski, critique cinéma aux Inrockuptibles. Une conception que ne partage pas David Dibilio, programmateur au Festival de films gays et lesbiens de Paris: «A un moment, un film devient important pour les gays et les lesbiennes, et donc devient un film gay. Il s’agit de montrer ce qu’est le désir entre deux garçons ou deux filles, et non des personnages homos qui soient juste un alibi scénaristique ou un ressort comique.» «Cinéma gay» et «gays au cinéma» seraient donc deux catégories. Cette dernière a connu une évolution positive: le nombre de films mettant en scène des personnages gays a explosé, et ces derniers sont moins souvent présentés comme des pervers ou des caricatures. Du coup, le cinéma gay est-il en danger ? «Si l’on ne s’intéresse qu’aux films qui font une carrière dans les salles, on peut penser qu’il n’y a plus vraiment de singularité, à part quelques réalisateurs comme Gus Van Sant ou Gregg Araki, ajoute D. Dibilio. Par contre, dans toute la production moins visible, celle que l’on peut découvrir dans les festivals, ce n’est pas du tout le cas et beaucoup de films présentent un point de vue original sur la société.» Et Brokeback Mountain? «C’est un film qui conjugue visées grand public et cinéma d’auteur. Il présente une histoire d’amour bouleversante, extrêmement bien traitée, un regard juste sur l’amour entre hommes. C’est rare qu’un film commercial ne fasse pas honte aux pédés, qu’il ne soit pas caricatural», juge D.Dibilio. «Finalement, le genre est secondaire, estime S.Kaganski. Il y a des films gays qui se fondent dans d’autres catégories et il y a des films non gays qui comportent des personnages gays. Toutes les combinaisons sont possibles. L’essentiel c’est: un film est-il bon, intéressant, émouvant, singulier, inventif ou pas ?».




Queslques questions posées à Ang Lee Le réalisateur du film :



Certains qualifient votre film de «western gay». Etes-vous d’accord avec cette étiquette?


Ang Lee: Non pas du tout (rire)! Le film se situe dans l’ouest américain, mais il n’a pratiquement rien d’un western, sauf quelques éléments, comme les grands espaces. Il n’y a ni héros, ni coups de feu.




C’est avant tout une histoire d’amour romantique. Mais peut-on dire qu’il s’agit d’un film gay ?


Oui, parce que c’est une histoire d’amour entre deux hommes. Le film ne s’adresse pas spécifiquement aux gays, mais je lui colle volontiers cette étiquette, parce que l’amour et la sexualité gays sont au cœur de l’histoire.



L’amour entre deux hommes est-il plus fort qu’entre un homme est une femme ?


Oui, je pense qu’il est différent: il a un côté plus pur. Prenez «Roméo et Juliette», par exemple: combien de fois a-t-on montré l’amour impossible. Mais c’est différent dans mon film. L’homosexualité apporte quelque chose de plus, qui va au-delà du côté prohibé. Ça a à voir avec le gène homo: l’attention, l’affection est différente, au-delà du sexe. Ça rend l’histoire plus puissante.



Dans le contexte américain actuel, votre film lance un pavé dans la mare. Faites-vous du cinéma engagé ?


Je n’ai pas l’intention de mettre en avant une cause quelconque. Je l’ai fait pour montrer une histoire d’amour, la condition humaine. Je n’ai pas fait ce film parce que Bush tire l’Amérique vers le passé. Si je ne l’avais pas fait, c’est quelqu’un d’autre qui m’aurait pris l’histoire. J’ai vraiment eu l’impression que cette histoire m’appartenait, et non pas que c’était le bon moment pour le faire.



Mais en montrant les difficultés auxquelles Jack et Ennis doivent faire face, vous dénoncez un problème social…


Cela découle du film, mais ça n’a pas fait partie de mes motivations. Cette difficulté est liée à la condition humaine, elle va au-delà de la cause politique. Lorsque vous racontez une histoire d’amour, vous examinez la condition humaine, c’est plus profond, plus infini et donc plus important.



Vous avez réalisé, en 1993, «Garçon d’honneur», qui raconte aussi la difficulté d’un gay à vivre son homosexualité à cause d’une culture spécifique, en l’occurrence taïwanaise. Pourquoi êtes-vous si sensible à cette question ?


La sexualité est aussi un problème dans «Garçon d’honneur», effectivement, mais ce n’est pas l’intrigue principale. J’ai dû néanmoins porter à l’écran le premier baiser homo du cinéma chinois! Il est vrai que les deux films montrent comment la société peut être basée sur des valeurs figées. J’aime parler de cela, car je l’ai moi-même vécu. Je suis né à Taïwan, mais de parents chinois. J’ai donc été éduqué dans une stricte tradition chinoise. J’ai ensuite émigré vers les Etats-Unis et, après seulement, j’ai pu visiter la Chine pour la première fois. J’ai donc une vaste expérience des problèmes d’identité: je sais ce que c’est que d’être un poisson hors de l’eau !





Par ici Pour la bande annonce




http://www.allocine.fr/film/video_gen_cfilm=54989.html



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