Le thème central du Da Vinci Code est la lutte secrète entre les instances dirigeantes de l'Église catholique romaine et le Prieuré de Sion, une ancienne et puissante confrérie dont aurait notamment fait partie Léonard de Vinci. L'objet de cette lutte serait un secret connu des deux organisations, mais dont la divulgation menacerait le pouvoir de l'Église et risquerait d'ébranler les fondements de la civilisation occidentale. Soucieuse de conserver son pouvoir, l'Église cherche donc à détruire quiconque à part elle détient le fameux secret (dont le Prieuré), tandis que le Prieuré, lui, lutte pour la préservation de celui-ci...
L'histoire s'articule autour du personnage de Robert Langdon, symbologiste entraîné malgré lui, lors d'un voyage à Paris, dans l'affaire du meurtre de Jacques Saunière, conservateur du musée du Louvre qu'il devait rencontrer le jour même. Langdon devra d'abord, avec l'aide de Sophie Neveu, petite-fille de Saunière, prouver son innocence face à ce crime dont tout semble l'accuser, avant de découvrir que Saunière était membre du Prieuré de Sion, qu'il a été assassiné par un membre de l'Opus Dei mandaté par le Vatican pour protéger le redoutable secret évoqué plus haut et que, craignant que ce même secret ne se perde, le conservateur du Louvre a choisi de mourir dans une position rituelle symbolique qui initiera, conformement à ses attentes, une "chasse au trésor" qui mènera Langdon et Sophie à la découverte du fameux "secret"...
Jeu de piste construit à partir de nombreux éléments historiques et religieux, exploitant avec efficacité la théorie du complot, le roman est un phénomène de l'édition au niveau mondial, ayant été vendu à plus de 20 millions d'exemplaires en moins de 2 ans, dont plus de 1,5 million en France, où se passe la majeure partie de l'action. Son succès a engendré tout un mouvement économique notamment avec un lot de livres « décodant » les environnements dans lesquels évoluent les personnages, des circuits touristiques sur les traces de ceux-ci, quantité d'émissions de radio et TV, des débats, une moisson d'articles, etc.
Le livre est rempli de clés et d'allusions, comme le nom de «Saunière» faisant référence au nom de l'abbé Bérenger Saunière (1852-1917), individu à l'origine de l'affaire du trésor de Rennes-le-Château à la fin du XIXe siècle. On peut également citer le nom de «Leigh Teabing», dont le prénom est un clin d'œil au nom de famille de Richard Leigh et le patronyme un anagramme de celui de Michael Baigent – ces deux individus étant les co-auteurs de L'Énigme sacrée, ouvrage considéré comme la principale source de Dan Brown (voir plus bas).
Il est à noter que l'intrigue du livre pèche par de nombreuses incohérences. Pour ne prendre qu'un exemple, la mise en scène que Jacques Saunière fait autour de sa mort est présentée comme impérative puisqu'il est le dernier détenteur d'un secret qui sera autrement perdu à jamais, or on apprend à la fin du livre que sa femme est non seulement encore vivante (elle vit en Écosse) mais qu'elle est de même parfaitement au courant du fameux secret.
Bien que le Da Vinci Code ait toujours été présenté comme une fiction et non une thèse, l'auteur entretient savamment la confusion, mêlant réalité, vraisemblance et pure invention, au point que certains lecteurs américains crédules ont radicalement renoncé à leur foi chrétienne. Une analyse complète des théories présentes dans l'ouvrage paraît nécessaire, non pas pour défendre l'Église catholique, mais pour rappeler la distinction entre fiction et réalité.
Dès le préambule du livre, l'auteur affirme l'existence d'une société secrète, le Prieuré de Sion, fondée en 1099 et ayant comporté dans ses rangs Isaac Newton, Victor Hugo, Claude Debussy ou encore Léonard de Vinci. Leur réunion dans le Prieuré de Sion serait « prouvée » par des documents secrets «découverts» en 1975 à la Bibliothèque de France.
En réalité, ladite organisation remonte à la « révélation »
de Pierre Plantard, en décembre 1940 : l'homme se déclare descendant des Mérovingiens, pour finalement déclarer après la Seconde Guerre mondiale être le dépositaire d'une organisation cachée : le Prieuré de Sion.
Il commence par en déposer les statuts à la préfecture de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie)
le 7 mai 1956 pour officialiser sa « révélation », et dépose un peu plus tard à la Bibliothèque de France les Dossiers secrets d'Henri Lobineau, de faux parchemins détaillant sa royale ascendance (il ajoute même dans ces textes « de Saint-Clair » à son nom, pour se donner davantage de noblesse), la prétendue histoire du Prieuré de Sion et la liste de ses grands maîtres (Léonard de Vinci, Victor Hugo...)
– ce pour quoi il sera accusé de fraude par la justice française en 1992.
Selon le Da Vinci Code, la mission du Prieuré de Sion serait de protéger la dynastie mérovingienne, qui descendrait directement de Jésus et Marie-Madeleine. Rappelons pour l'aspect théologique que le nom «Marie-Madeleine» regroupe trois personnages des Évangiles : la pécheresse que Jésus sauva de la lapidation, et qui oignit de parfum les pieds de sauveur et obtint son pardon, Marie de Magdala qui reconnut Jésus ressuscité près de son tombeau, et enfin Marie de Béthanie, sœur de Lazare et de Marthe.
Aussi, pour justifier l'affirmation de l'union du Christ à une femme, le roman indique que dans le contexte social de l'époque, ne pas être marié après 20 ans relève presque de l'impossible, en citant entre autres les Manuscrits de la Mer Morte. Néanmoins, la partie traduite de ces documents ne traite absolument pas de Jésus mais relate l'Ancien Testament tel que l'enseignait la puissante secte des Esséniens, composée d'hommes astreints au célibat.
L'autre « grande preuve » du Da Vinci Code serait la richesse prétendue miraculeuse des Templiers, qui auraient entretenu un certain mystère autour de son origine. Dans les faits, l'origine de leur richesse est claire. Créé aux alentours de 1120, l'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ devient ensuite l'Ordre des Templiers, après que le roi de Jérusalem Baudouin II fit don aux moines-soldats de la partie méridionale du temple de Jérusalem (auparavant rasé et pillé par Titus). Ils sont exemptés de taxes pontificales dès 1199, et leur mission de protection des pèlerins les place aux premières loges des conquêtes d'Antioche, de Saint Jean d'Acre, de Constantinople et de Jérusalem. À la fin du XIIIe siècle, ils administrent plus de treize provinces en Europe et en Palestine. Ces faits expliqueraient l'origine de leur richesse. Quant à la disparition de l'ordre, elle est due à sa dissolution en 1311 et à la mort en 1314 de Jacques de Molay, dernier chef de l'organisation, brûlé sur ordre de Philippe le Bel. C'est l'ordre des Hospitaliers qui hérite de tous leurs biens et dudit trésor.
Une polémique est soulevée quant aux sources de Dan Brown pour la rédaction du Da Vinci Code. Le thème central du roman consiste en effet en une synthèse des théories de plusieurs ouvrages, dont trois sont considérés comme les sources majeures de l'auteur pour la construction de son récit :
* L'Énigme sacrée, de Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln
* La Révélation des Templiers, de Lynn Picknett et Clive Prince
* La Femme à la Jarre d'Albâtre, de Margaret Starbird
Aussi, ces trois livres sont qualifiés de «pseudo-historiques» par de nombreux experts.
La critique porte surtout sur L'Énigme sacrée dont s'est amplement inspiré Dan Brown (certains parlent carrément de plagiat), un livre polémique écrit par trois britanniques en 1982, publié la même année à Londres et sorti en France en 1983. On y retrouve l'histoire du Prieuré de Sion et sa mission de protection des descendants du Christ, ainsi que la liste des grands maîtres de ce Prieuré telle qu'elle apparaît dans le Da Vinci Code. Certains accusent Dan Brown de manipulations : le caractère peu sérieux des autres ouvrages des trois anglais et l'antisémitisme latent qu'ils contiennent réduirait la crédibilité du Da Vinci Code et de son auteur. Néamnoins, ce supposé manque de véracité n'atténue en rien la qualité du récit, de l'intrigue, et des énigmes ayant fait le succès du livre.
L'histoire s'articule autour du personnage de Robert Langdon, symbologiste entraîné malgré lui, lors d'un voyage à Paris, dans l'affaire du meurtre de Jacques Saunière, conservateur du musée du Louvre qu'il devait rencontrer le jour même. Langdon devra d'abord, avec l'aide de Sophie Neveu, petite-fille de Saunière, prouver son innocence face à ce crime dont tout semble l'accuser, avant de découvrir que Saunière était membre du Prieuré de Sion, qu'il a été assassiné par un membre de l'Opus Dei mandaté par le Vatican pour protéger le redoutable secret évoqué plus haut et que, craignant que ce même secret ne se perde, le conservateur du Louvre a choisi de mourir dans une position rituelle symbolique qui initiera, conformement à ses attentes, une "chasse au trésor" qui mènera Langdon et Sophie à la découverte du fameux "secret"...
Jeu de piste construit à partir de nombreux éléments historiques et religieux, exploitant avec efficacité la théorie du complot, le roman est un phénomène de l'édition au niveau mondial, ayant été vendu à plus de 20 millions d'exemplaires en moins de 2 ans, dont plus de 1,5 million en France, où se passe la majeure partie de l'action. Son succès a engendré tout un mouvement économique notamment avec un lot de livres « décodant » les environnements dans lesquels évoluent les personnages, des circuits touristiques sur les traces de ceux-ci, quantité d'émissions de radio et TV, des débats, une moisson d'articles, etc.
Le livre est rempli de clés et d'allusions, comme le nom de «Saunière» faisant référence au nom de l'abbé Bérenger Saunière (1852-1917), individu à l'origine de l'affaire du trésor de Rennes-le-Château à la fin du XIXe siècle. On peut également citer le nom de «Leigh Teabing», dont le prénom est un clin d'œil au nom de famille de Richard Leigh et le patronyme un anagramme de celui de Michael Baigent – ces deux individus étant les co-auteurs de L'Énigme sacrée, ouvrage considéré comme la principale source de Dan Brown (voir plus bas).
Il est à noter que l'intrigue du livre pèche par de nombreuses incohérences. Pour ne prendre qu'un exemple, la mise en scène que Jacques Saunière fait autour de sa mort est présentée comme impérative puisqu'il est le dernier détenteur d'un secret qui sera autrement perdu à jamais, or on apprend à la fin du livre que sa femme est non seulement encore vivante (elle vit en Écosse) mais qu'elle est de même parfaitement au courant du fameux secret.
Bien que le Da Vinci Code ait toujours été présenté comme une fiction et non une thèse, l'auteur entretient savamment la confusion, mêlant réalité, vraisemblance et pure invention, au point que certains lecteurs américains crédules ont radicalement renoncé à leur foi chrétienne. Une analyse complète des théories présentes dans l'ouvrage paraît nécessaire, non pas pour défendre l'Église catholique, mais pour rappeler la distinction entre fiction et réalité.
Dès le préambule du livre, l'auteur affirme l'existence d'une société secrète, le Prieuré de Sion, fondée en 1099 et ayant comporté dans ses rangs Isaac Newton, Victor Hugo, Claude Debussy ou encore Léonard de Vinci. Leur réunion dans le Prieuré de Sion serait « prouvée » par des documents secrets «découverts» en 1975 à la Bibliothèque de France.
En réalité, ladite organisation remonte à la « révélation »
de Pierre Plantard, en décembre 1940 : l'homme se déclare descendant des Mérovingiens, pour finalement déclarer après la Seconde Guerre mondiale être le dépositaire d'une organisation cachée : le Prieuré de Sion.
Il commence par en déposer les statuts à la préfecture de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie)
le 7 mai 1956 pour officialiser sa « révélation », et dépose un peu plus tard à la Bibliothèque de France les Dossiers secrets d'Henri Lobineau, de faux parchemins détaillant sa royale ascendance (il ajoute même dans ces textes « de Saint-Clair » à son nom, pour se donner davantage de noblesse), la prétendue histoire du Prieuré de Sion et la liste de ses grands maîtres (Léonard de Vinci, Victor Hugo...)
– ce pour quoi il sera accusé de fraude par la justice française en 1992.
Selon le Da Vinci Code, la mission du Prieuré de Sion serait de protéger la dynastie mérovingienne, qui descendrait directement de Jésus et Marie-Madeleine. Rappelons pour l'aspect théologique que le nom «Marie-Madeleine» regroupe trois personnages des Évangiles : la pécheresse que Jésus sauva de la lapidation, et qui oignit de parfum les pieds de sauveur et obtint son pardon, Marie de Magdala qui reconnut Jésus ressuscité près de son tombeau, et enfin Marie de Béthanie, sœur de Lazare et de Marthe.
Aussi, pour justifier l'affirmation de l'union du Christ à une femme, le roman indique que dans le contexte social de l'époque, ne pas être marié après 20 ans relève presque de l'impossible, en citant entre autres les Manuscrits de la Mer Morte. Néanmoins, la partie traduite de ces documents ne traite absolument pas de Jésus mais relate l'Ancien Testament tel que l'enseignait la puissante secte des Esséniens, composée d'hommes astreints au célibat.
L'autre « grande preuve » du Da Vinci Code serait la richesse prétendue miraculeuse des Templiers, qui auraient entretenu un certain mystère autour de son origine. Dans les faits, l'origine de leur richesse est claire. Créé aux alentours de 1120, l'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ devient ensuite l'Ordre des Templiers, après que le roi de Jérusalem Baudouin II fit don aux moines-soldats de la partie méridionale du temple de Jérusalem (auparavant rasé et pillé par Titus). Ils sont exemptés de taxes pontificales dès 1199, et leur mission de protection des pèlerins les place aux premières loges des conquêtes d'Antioche, de Saint Jean d'Acre, de Constantinople et de Jérusalem. À la fin du XIIIe siècle, ils administrent plus de treize provinces en Europe et en Palestine. Ces faits expliqueraient l'origine de leur richesse. Quant à la disparition de l'ordre, elle est due à sa dissolution en 1311 et à la mort en 1314 de Jacques de Molay, dernier chef de l'organisation, brûlé sur ordre de Philippe le Bel. C'est l'ordre des Hospitaliers qui hérite de tous leurs biens et dudit trésor.
Une polémique est soulevée quant aux sources de Dan Brown pour la rédaction du Da Vinci Code. Le thème central du roman consiste en effet en une synthèse des théories de plusieurs ouvrages, dont trois sont considérés comme les sources majeures de l'auteur pour la construction de son récit :
* L'Énigme sacrée, de Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln
* La Révélation des Templiers, de Lynn Picknett et Clive Prince
* La Femme à la Jarre d'Albâtre, de Margaret Starbird
Aussi, ces trois livres sont qualifiés de «pseudo-historiques» par de nombreux experts.
La critique porte surtout sur L'Énigme sacrée dont s'est amplement inspiré Dan Brown (certains parlent carrément de plagiat), un livre polémique écrit par trois britanniques en 1982, publié la même année à Londres et sorti en France en 1983. On y retrouve l'histoire du Prieuré de Sion et sa mission de protection des descendants du Christ, ainsi que la liste des grands maîtres de ce Prieuré telle qu'elle apparaît dans le Da Vinci Code. Certains accusent Dan Brown de manipulations : le caractère peu sérieux des autres ouvrages des trois anglais et l'antisémitisme latent qu'ils contiennent réduirait la crédibilité du Da Vinci Code et de son auteur. Néamnoins, ce supposé manque de véracité n'atténue en rien la qualité du récit, de l'intrigue, et des énigmes ayant fait le succès du livre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire